Appel à contribution
  Les mobilisations émergentes
 Causes, acteurs et pratiques
Journées d'études
École doctorale de science politique
Institut d'études politiques de Bordeaux
2 et 3 décembre 2004
Les mobilisations émergentes
Causes, acteurs et pratiques
Comité d'organisation :
Stéphane CADIOU (Docteur CERVL), Stéphanie DECHEZELLES (Doctorante 
CERVL), Vincent FOUCHER (CNRS-CEAN), Antoine ROGER (MCF-IEP Bordeaux)
Appel à communications
La sociologie du militantisme et des mouvements sociaux a connu, ces 
dernières années, un essor remarquable (dans le cadre notamment du 
GERMM) qui a conduit à des avancées conceptuelles et théoriques 
indéniables, ainsi qu'à des enquêtes empiriques instructives sur des 
groupes ou des associations particulièrement visibles dans l'espace 
public : ATTAC, les syndicats SUD, les mouvements alter-mondialistes, 
etc.
  Pour apporter une pierre supplémentaire à l'édifice, nous souhaitons 
nous pencher sur l'émergence de mobilisations qui n'apparaissent pas 
légitimes de prime abord et qui se déploient souvent en marge des 
organisations revendicatives « conventionnelles » (partis, syndicats, 
associations) dans l'espace public. En ce sens, la focalisation sur les 
mobilisations émergentes renvoie autant à la conjoncture de 
constitution d'une mobilisation qu'à l'identité, fragile et non 
institutionnalisée, du groupe en phase de mobilisation. Ainsi, nous 
nous inscrivons bien dans le champ d'interrogation des mobilisations 
collectives en l'éclairant par ses zones d'ombre, c'est-à-dire par un 
déplacement du regard vers des objets moins stabilisés et, en tout cas, 
plus labiles. En d'autres termes, la problématique privilégiée ici 
cherche à fournir un point de vue original sur les mobilisations 
sociales en ne nous focalisant pas sur des terrains immédiats et déjà 
bien balisés.
Ces journées d'études ont pour ambition d'analyser des mobilisations 
non (encore) consolidées n'empruntant pas les canaux institués de la 
protestation collective, ainsi que des mobilisations impliquant des 
groupes à expérience militante réduite voire nulle. C'est pourquoi ces 
mobilisations, aux contours incertains, peuvent parfois être présentées 
comme « atypiques » ou « improbables ». On pourra se pencher sur les 
modalités de contournement des obstacles ou freins à la mobilisation, 
ainsi que sur la construction de l'image des acteurs et des causes.
  On prendra soin de s'intéresser aux dynamiques de formation et de mise 
en mouvement de groupes ? à base sociale, territoriale, ethnique ? 
disposant de peu de soutiens « conventionnels », voire d'une faible 
légitimité, et, à ce titre, marqués par une absence de structuration 
préalable.
  Les questions soulevées par les mobilisations émergentes peuvent se 
décliner à quatre niveaux :
- les acteurs mobilisés ;
  - les causes défendues ;
  - les répertoires d'action utilisés ;
  - le « contexte » plus ou moins désincitateur.
  En posant un objet d'étude centré sur les mobilisations émergentes, 
nous sommes conscients de reprendre à bon compte des classements 
pratiques. Si celles-ci sont décrites comme « nouvelles » ou « 
atypiques », c'est d'abord qu'elles interrogent un ordre établi de 
l'espace des mobilisations collectives et bousculent des organisations 
utilisant des registres ritualisés d'action collective. C'est d'une 
autre manière reposer la question des rapports de l'institué et de 
l'instituant qui était, par exemple, apparue avec l'émergence dans les 
années 1980 des « coordinations ». Mais plutôt que de nous prononcer 
directement sur ces classements aux enjeux principalement 
extra-scientifiques, nous souhaitons interroger les mécanismes mêmes de 
leur définition. C'est là l'un des enjeux de ces journées d'études que 
de voir dans quelle mesure des mobilisations en viennent à remettre en 
question des représentations immédiates, à la formation desquelles 
contribuent pour partie les chercheurs. En effet, les multiples travaux 
scientifiques sur les mobilisations collectives ont acquis une force 
sociale et se trouvent amenés à renforcer, au moins symboliquement, 
l'autorité de nombre de ces dernières. Dès lors, se pencher sur les 
mobilisations émergentes de groupes non pré-constitués, c'est aussi 
interroger la propre réflexivité du chercheur.
  Trois axes de réflexion seront ici privilégiés :
  - Tout d'abord, il s'agira de s'intéresser aux conditions et aux 
processus qui rendent possibles à un moment donné des mobilisations 
précédemment improbables. Pour cela, il faudra être attentif aux 
contraintes, internes (ressources réduites, cause stigmatisée?) et 
externes (répression, interdiction?), qui pèsent à la fois sur les 
mobilisations et les acteurs. Pensons par exemple aux rapports qu'ils 
entretiennent avec les médias. Pensons également aux rapports entre des 
collectifs de lutte et des organisations dites conventionnelles 
(syndicats, partis) et présentes, depuis longtemps, sur le terrain de 
la protestation. Autrement dit, il ne s'agit pas d'en rester aux 
facteurs « génétiques » de structuration des mobilisations, mais bien 
de prendre la mesure des coûts/coups, tactiques et interactions qui 
sont constitutifs du caractère « atypique » de ces mobilisations 
émergentes. De surcroît, il conviendra d'explorer le rôle et la 
trajectoire des « entrepreneurs » de mobilisations pour saisir les 
raisons d'un investissement pouvant apparaître, au moins au départ, 
relativement coûteux. À ce titre, on s'intéressera aux mobilisations 
confrontées à des pressions, ou ayant lieu dans régimes peu ou pas 
démocratiques, ou encore sur les premiers temps de mobilisations 
aujourd'hui plus routinisées (notamment les chômeurs, les 
sans-papiers?).
  - Ensuite, il conviendra de se pencher sur les pratiques mises en 
?uvre dans ces mobilisations. Sont-elles le lieu d'invention de 
nouveaux modes d'organisation et de nouvelles pratiques ? Peut-on lier, 
de ce point de vue, d'éventuelles innovations aux propriétés des 
groupes mobilisés ? Les travaux à dimension historique pourront ici 
être d'une grande utilité pour mettre en perspective les obstacles 
rencontrés dans la mise en mouvement de groupes sociaux.
  - C'est enfin la question des effets de ces mobilisations émergentes 
qui sera soulevée, c'est-à-dire de leurs succès et échecs ainsi que de 
leurs conséquences sur les configurations d'acteurs.
  Cette problématique ne vise pas à établir une sorte de palmarès des 
mobilisations. Elle doit davantage servir à interroger des terrains 
d'investigation variés et à étudier différentes mobilisations tant 
sociales que territoriales. En ne posant pas de limites dans le temps 
et dans l'espace, elle vise à encourager des comparaisons fructueuses.
  CALENDRIER :
  - Les propositions de communication sont à envoyer, sous la forme d'un 
résumé d'une à deux pages (en format .doc ou .rtf), avant le Mardi 20 
juillet 2004 à :
Stephane.Cadiou@??? et sdechezelles@???
- Les propositions seront ensuite sélectionnées par le Comité 
d'organisation. Les auteurs de propositions de communications (retenues 
ou pas) seront avertis au plus tard fin août-début septembre.
  - Les auteurs seront priés de faire parvenir le texte de leur 
communication avant le 15 novembre pour permettre aux discutants de 
préparer dans des conditions raisonnables leurs interventions. Les 
organisateurs de ces journées d'études ont en effet fait le choix de 
laisser un temps suffisant à la présentation orale des communications, 
ainsi qu'à leur discussion.
- Ces Journées d'études se dérouleront les Jeudi 2 et Vendredi 3 
décembre (matin) à l'Institut d'études politiques de Bordeaux.
  Date limite
    ?      mardi 20 juillet 2004
Contact
    ?      Stéphane Cadiou (Stephane.Cadiou@???)
    ?      Stéphanie Dechezelles (sdechezelles@???)
-------------- parte successiva --------------
Un allegato non testuale è stato rimosso....
Nome:        non disponibile
Tipo:        text/enriched
Dimensione:  10009 bytes
Descrizione: non disponibile
Url:         https://www.autistici.org/mailman/public/movimenti.bicocca/attachments/20040708/81a3fb94/attachment.bin