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LE MONDE | 23.09.02 | 11h57 MIS A JOUR LE 23.09.02 | 13h30Portraits Le "futur incertain" des anciens activistes italiensInstallés en France depuis de nombreuses années, plusieurs anciens militants des Brigades rouges ou d'autres groupes extrémistes transalpins ont décidé de s'exprimer à visage découvert. Dans une lettre ouverte à Jacques Chirac, ils réclament le respect de la parole "de la France".
Giovanni, Roberta, Marina... vivent désormais sous une "épée de Damoclès". Ils ont entre 42 et 48 ans, des cheveux grisonnants et des cernes creusés par le retour d'un passé qu'ils croyaient oublié. Anciens membres des Brigades rouges ou d'autres groupuscules radicaux italiens, ils sont de la même génération, celle d'une jeunesse d'extrême gauche qui a choisi, dans les années 1970, la lutte armée contre un Etat à ses yeux "terroriste", quitte à faire couler le sang.
Chez la centaine d'anciens activistes réfugiés en France, les "années de plomb" refont surface dans des vies rangées, après le renvoi en Italie, le 25 août, de Paolo Persichetti, ancien membre de l'Union des communistes combattants (UCC), et la décision du gouvernement de reconsidérer l'engagement pris par le président François Mitterrand de ne pas les extrader (Le Monde du 13 septembre). OAS_AD('Middle1'); Sur le même sujet Ces "années de plomb" qui ne cessent de hanter l'Italie LE MONDE | 23.09.02 | 11h57A Rome, les tenants de l'amnistie restent minoritaires LE MONDE | 23.09.02 | 11h57La "doctrine Mitterrand" sur les activistes italiens est officiellement enterrée LE MONDE | 12.09.02 | 11h18L'Italie demandera l'extradition de Scalzone à la France LEMONDE.FR | 06.09.02 | 18h12Les intellectuels se mobilisent après l'extradition vers l'Italie de Paolo Persichetti LE MONDE | 06.09.02 | 13h42Dominique Perben entend examiner les dossiers des anciens activistes italiens "au cas par cas" LE MONDE | 27.08.02 | 12h14Paolo Persichetti, premier activiste italien extradé de France LE MONDE | 26.08.02 | 12h32M. Persichetti : "chercheur recherché, décrété clandestin de la République" LE MONDE | 26.08.02 | 12h32Le gouvernement italien se dit très satisfait LE MONDE | 26.08.02 | 12h32 Certains ont prévu de participer à la conférence de presse organisée, lundi 23 septembre, par la Ligue des droits de l'homme pour demander au président Jacques Chirac de lever l'incertitude sur le sort des exilés italiens, afin de savoir lesquels d'entre eux risquent vraiment d'être extradés et quand.
Dans un mélange de gêne et de crainte des "conséquences sur la famille et les enfants", Giovanni et les autres ne veulent pas voir citer leur nom dans la presse. Ils refusent d'évoquer précisément les faits qui leur sont reprochés en Italie et encore moins leur condamnation. Pour tous, il s'agit de crimes de sang et de longues peines infligées par des tribunaux qu'ils dénoncent comme "une justice d'Etat"et dont ils contestent toujours la légitimité. Sans vraiment exprimer de regrets sur les morts causés au cours de la lutte armée, certains portent un regard parfois sévère sur leur engagement de l'époque. "C'était un engrenage de violence, une vie de sang et de larmes qui n'a servi à rien. Moi, je ressens de l'amertume et de la frustration, avoue Giovanni, 47 ans, venu en France en 1986 à l'issue de trois ans et demi d'emprisonnement avant d'être condamné par la suite par contumace. Quand on regarde l'Italie d'aujourd'hui, on s'aperçoit que l'envie énorme de changement n'a pas abouti. C'est une société encore pire que dans les années 1970."
UNE "DEUXIÈME CHANCE"
Impliqué, comme la plupart de ses camarades, dans le militantisme d'extrême gauche dès le lycée, Giovanni s'est exilé en France pour saisir une "deuxième chance de vie", s'engageant à rompre avec ses activités passées. Depuis les années 1995-1996, les anciens activistes italiens ne font d'ailleurs plus l'objet d'une surveillance spécifique de la part des services de police ou de renseignement français. L'immense majorité d'entre eux ont rompu avec le passé et se sont parfaitement intégrés en France, à de rares exceptions près, comme Carla Vendetti et Simonetta Giorgeri. Ces deux anciennes membres des Brigades rouges - Parti communiste combattant (BRPCC) continuaient à proclamer la nécessité de la lutte armée. Assignées à résidence au milieu des années 1990, elles se sont enfuies et sont toujours visées par un avis de recherche. Les deux femmes avaient été interpellées en France, en 1989, en compagnie de Nicola Bortone, lui aussi ancien membre des BRPCC, qui vient d'être extradé de Suisse vers l'Italie. Les autorités italiennes les suspectent d'appartenir aux nouvelles Brigades rouges.
Sans papiers pendant sept ans, Giovanni, lui, a d'abord entamé en France une vie de petits boulots, à "peindre des plafonds et monter des murs au noir". Sous le coup d'une demande d'extradition des autorités italiennes, il a été arrêté en 1988. La cour d'appel de Paris a donné un avis favorable à son extradition, mais la procédure n'a pas été jusqu'au bout et Giovanni a été libéré après six mois de prison. "Je ne suis plus italien, mais je ne suis pas devenu français, constate-t-il. Je serais prêt à revenir en Italie pour raconter ma part de vérité, mais à condition que la société soit prête à une vraie réflexion sur son passé." Titulaire d'un permis de séjour depuis 1993, Giovanni vit aujourd'hui de traductions et de cours d'italien. Il est marié à une Française dont il a eu deux enfants, mais, pour lui, le changement d'attitude du gouvernement s'apparente à une "épée de Damoclès".
Marina, elle, a l'impression de vivre "comme si on [lui] avait annoncé que j'étais atteinte d'un cancer en phase terminale". Comme la plupart des exilés italiens, cette animatrice dans un centre socio-culturel de la banlieue parisienne a bénéficié d'une régularisation en 1999 et ne se sépare jamais de sa carte de résident, valable en principe jusqu'en 2009. Elle aussi dit avoir complètement tourné la page. "Je suis passée à autre chose. J'ai fait le choix de vivre tout simplement et d'essayer de rattraper le temps perdu avec ma fille", explique Marina, 48 ans, qui a passé six ans en prison dans les années 1980, arrêtée à deux reprises, dont une fois alors qu'elle était enceinte de sa première fille. "Aujourd'hui, je me retrouve dans la situation de perdre ma deuxième fille de 5 ans comme j'ai perdu la première, il y a quinze ans, souligne l'ancienne activiste, en France depuis 1988. L'autre soir, la voisine a frappé à la porte parce que j'avais oublié quelque chose chez elle. On a tous sursauté."
Roberta, elle aussi, insiste sur l'incohérence du changement d'attitude du gouvernement. "On nous a laissé reconstruire notre vie en sachant qui on était. Aujourd'hui, je travaille, je suis inscrite à la Sécurité sociale, je paie des impôts. Mes enfants sont français et ils sont inscrits à l'école, s'insurge l'ancienne activiste de 47 ans, qui a reçu à son domicile, il y a deux ans, un courrier de la cour d'appel de Rome lui réclamant le remboursement des dépenses de son procès. Aujourd'hui, on vit suspendu entre un passé qui nous rattrape et un futur complètement incertain."
"À CÔTÉ DE LA PLAQUE"
Concepteur graphique installé à son compte dans un village de Seine-et-Marne, Narciso évoque un passé militant dans les mouvements étudiants et ouvriers marqué par l'"immaturité" et des "dérives". Ce père de trois enfants, âgé de 45 ans, condamne les attentats perpétrés ces derniers mois en Italie par les nouvelles Brigades rouges : "Pour moi, ce sont des criminels qui sont à côté de la plaque. L'Etat qu'on combattait n'existe plus."
Narciso a été condamné par contumace "dans des conditions qui ont même fait hurler les journaux de droite ", selon lui à plus de vingt ans de prison, fin 1982, pour participation à l'assassinat d'un policier à la fin des années 1970. Ce passé a toujours pesé sur la vie quotidienne de l'ancien activiste : "Ça ne vous lâche pas, c'est les enfants qui vous demandent : "Pourquoi tu viens pas en Italie avec nous ?", ou les clients à qui vous mentez quand ils vous demandent si vous allez souvent en Italie. Il y a une partie de votre vie sur laquelle vous faites le black-out."
Exilé en France depuis vingt ans, Narciso a bénéficié, en 1987, d'un avis judiciaire défavorable à son extradition. Depuis 1998, il est titulaire d'une carte de séjour dont il relativise aujourd'hui la valeur : "Ça ne vaut plus rien maintenant. Un bout de papier plastifié a encore moins de valeur que l'engagement d'un président qu'on remet en cause."
Frédéric Chambon
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Une lettre à Jacques Chirac
Dans une lettre adressée au président de la République, Jacques Chirac, lundi 23 septembre, ceux qui se nomment "les "réfugiés" italiens" estiment que l'engagement pris par François Mitterrand, en 1985, "n'engage plus maintenant tel ou autre groupe ou personnalité politique, mais bel et bien (...) la France en tant qu'entité au-dessus de tout pouvoir censé la représenter à un moment donné de son histoire ".
Rappelant que certains d'entre eux ont été naturalisés français et que tous possèdent un titre de séjour en France, ils estiment que leur éventuelle extradition, qualifiée de " trahison annoncée", serait "moralement injustifiable, car la réussite de notre intégration (...) a depuis vingt ans confirmé la clairvoyance du choix de la France de nous avoir abrités sur son sol."
francoppoli@???
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<P>Giovanni, Roberta, Marina... vivent désormais sous une "épée de Damoclès". Ils ont entre 42 et 48 ans, des cheveux grisonnants et des cernes creusés par le retour d'un passé qu'ils croyaient oublié. Anciens membres des Brigades rouges ou d'autres groupuscules radicaux italiens, ils sont de la même génération, celle d'une jeunesse d'extrême gauche qui a choisi, dans les années 1970, la lutte armée contre un Etat à ses yeux<I> "terroriste"</I>, quitte à faire couler le sang.</P>
<P>Chez la centaine d'anciens activistes réfugiés en France, les <I>"années de plomb"</I> refont surface dans des vies rangées, après le renvoi en Italie, le 25 août, de Paolo Persichetti, ancien membre de l'Union des communistes combattants (UCC), et la décision du gouvernement de reconsidérer l'engagement pris par le président François Mitterrand de ne pas les extrader (<I>Le Monde </I>du 13 septembre).
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<P>Dans un mélange de gêne et de crainte des <I>"conséquences sur la famille et les enfants"</I>, Giovanni et les autres ne veulent pas voir citer leur nom dans la presse. Ils refusent d'évoquer précisément les faits qui leur sont reprochés en Italie et encore moins leur condamnation. Pour tous, il s'agit de crimes de sang et de longues peines infligées par des tribunaux qu'ils dénoncent comme <I>"une justice d'Etat"</I>et dont ils contestent toujours la légitimité. Sans vraiment exprimer de regrets sur les morts causés au cours de la lutte armée, certains portent un regard parfois sévère sur leur engagement de l'époque. <I>"C'était un engrenage de violence, une vie de sang et de larmes qui n'a servi à rien. Moi, je ressens de l'amertume et de la frustration</I>, avoue Giovanni, 47 ans, venu en France en 1986 à l'issue de trois ans et demi d'emprisonnement avant d'être condamné par la suite par contumace. <I>Quand on regarde l'Italie d'aujourd'hui, on s'aperçoit que l'envie énorme de changement n'a pas abouti. C'est une société encore pire que dans les années 1970."</I></P><B>
<P>UNE "DEUXIÈME CHANCE"</P></B>
<P>Impliqué, comme la plupart de ses camarades, dans le militantisme d'extrême gauche dès le lycée, Giovanni s'est exilé en France pour saisir une <I>"deuxième chance de vie"</I>, s'engageant à rompre avec ses activités passées. Depuis les années 1995-1996, les anciens activistes italiens ne font d'ailleurs plus l'objet d'une surveillance spécifique de la part des services de police ou de renseignement français. L'immense majorité d'entre eux ont rompu avec le passé et se sont parfaitement intégrés en France, à de rares exceptions près, comme Carla Vendetti et Simonetta Giorgeri. Ces deux anciennes membres des Brigades rouges - Parti communiste combattant (BRPCC) continuaient à proclamer la nécessité de la lutte armée. Assignées à résidence au milieu des années 1990, elles se sont enfuies et sont toujours visées par un avis de recherche. Les deux femmes avaient été interpellées en France, en 1989, en compagnie de Nicola Bortone, lui aussi ancien membre des BRPCC, qui vient d'être extradé de Suisse vers l'Italie. Les autorités italiennes les suspectent d'appartenir aux nouvelles Brigades rouges.</P>
<P>Sans papiers pendant sept ans, Giovanni, lui, a d'abord entamé en France une vie de petits boulots, à <I>"peindre des plafonds et monter des murs au noir"</I>. Sous le coup d'une demande d'extradition des autorités italiennes, il a été arrêté en 1988. La cour d'appel de Paris a donné un avis favorable à son extradition, mais la procédure n'a pas été jusqu'au bout et Giovanni a été libéré après six mois de prison. <I>"Je ne suis plus italien, mais je ne suis pas devenu français</I>, constate-t-il.<I> Je serais prêt à revenir en Italie pour raconter ma part de vérité, mais à condition que la société soit prête à une vraie réflexion sur son passé."</I> Titulaire d'un permis de séjour depuis 1993, Giovanni vit aujourd'hui de traductions et de cours d'italien. Il est marié à une Française dont il a eu deux enfants<I>, </I>mais, pour lui, le changement d'attitude du gouvernement s'apparente à une<I> "épée de Damoclès"</I>.</P>
<P>Marina, elle, a l'impression de vivre <I>"comme si on </I>[lui] avait annoncé que j'étais atteinte d'un cancer en phase terminale". Comme la plupart des exilés italiens, cette animatrice dans un centre socio-culturel de la banlieue parisienne a bénéficié d'une régularisation en 1999 et ne se sépare jamais de sa carte de résident, valable en principe jusqu'en 2009. Elle aussi dit avoir complètement tourné la page.<I> "Je suis passée à autre chose. J'ai fait le choix de vivre tout simplement et d'essayer de rattraper le temps perdu avec ma fille"</I>, explique Marina, 48 ans, qui a passé six ans en prison dans les années 1980, arrêtée à deux reprises, dont une fois alors qu'elle était enceinte de sa première fille.<I> "Aujourd'hui, je me retrouve dans la situation de perdre ma deuxième fille de 5 ans comme j'ai perdu la première, il y a quinze ans</I>, souligne l'ancienne activiste, en France depuis 1988.<I> L'autre soir, la voisine a frappé à la porte parce que j'avais oublié quelque chose chez elle. On a tous sursauté."</I></P>
<P>Roberta, elle aussi, insiste sur l'incohérence du changement d'attitude du gouvernement.<I> "On nous a laissé reconstruire notre vie en sachant qui on était. Aujourd'hui, je travaille, je suis inscrite à la Sécurité sociale, je paie des impôts. Mes enfants sont français et ils sont inscrits à l'école</I>, s'insurge l'ancienne activiste de 47 ans, qui a reçu à son domicile, il y a deux ans, un courrier de la cour d'appel de Rome lui réclamant le remboursement des dépenses de son procès.<I> Aujourd'hui, on vit suspendu entre un passé qui nous rattrape et un futur complètement incertain."</I></P><B>
<P>"À CÔTÉ DE LA PLAQUE"</P></B>
<P>Concepteur graphique installé à son compte dans un village de Seine-et-Marne, Narciso évoque un passé militant dans les mouvements étudiants et ouvriers marqué par l'<I>"immaturité"</I> et des <I>"dérives"</I>. Ce père de trois enfants, âgé de 45 ans, condamne les attentats perpétrés ces derniers mois en Italie par les nouvelles Brigades rouges<I> : "Pour moi, ce sont des criminels qui sont à côté de la plaque. L'Etat qu'on combattait n'existe plus."</I></P>
<P>Narciso a été condamné par contumace <I>"dans des conditions qui ont même fait hurler les journaux de droite </I>", selon lui à plus de vingt ans de prison, fin 1982, pour participation à l'assassinat d'un policier à la fin des années 1970. Ce passé a toujours pesé sur la vie quotidienne de l'ancien activiste : <I>"Ça ne vous lâche pas, c'est les enfants qui vous demandent : "Pourquoi tu viens pas en Italie avec nous ?", ou les clients à qui vous mentez quand ils vous demandent si vous allez souvent en Italie. Il y a une partie de votre vie sur laquelle vous faites le black-out."</I></P>
<P>Exilé en France depuis vingt ans, Narciso a bénéficié, en 1987, d'un avis judiciaire défavorable à son extradition. Depuis 1998, il est titulaire d'une carte de séjour dont il relativise aujourd'hui la valeur : <I>"Ça ne vaut plus rien maintenant. Un bout de papier plastifié a encore moins de valeur que l'engagement d'un président qu'on remet en cause."</I></P>
<P><B>Frédéric Chambon</B></P>
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<P>Dans une lettre adressée au président de la République, Jacques Chirac, lundi 23 septembre, ceux qui se nomment <I>"les "réfugiés" italiens"</I> estiment que l'engagement pris par François Mitterrand, en 1985, <I>"n'engage plus maintenant tel ou autre groupe ou personnalité politique, mais bel et bien (...) la France en tant qu'entité au-dessus de tout pouvoir censé la représenter à un moment donné de son histoire "</I>.</P>
<P>Rappelant que certains d'entre eux ont été naturalisés français et que tous possèdent un titre de séjour en France, ils estiment que leur éventuelle extradition, qualifiée de "<I> trahison annoncée"</I>, serait "<I>moralement injustifiable, car la réussite de notre intégration (...) a depuis vingt ans confirmé la clairvoyance du choix de la France de nous avoir abrités sur son sol."</I></P></DIV><BR><BR>francoppoli@???<p><br><hr size=1><b>MIo Yahoo! </b>: personalizza Yahoo! come piace a te
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